Filmographie / Presse

Ma part du gateau
LA VOIX DU NORD - Février 2010 - AUTEUR : Olivier Tartart

Avec « Ma Part du gâteau », Cédric Klapisch filme sa prochaine « comédie sociale » à Dunkerque

Les caméras de Cédric Klapisch prendront la température de Dunkerque ...
dès ce week-end de carnaval. Avant de revenir, dès le 26 mars, pour trois semaines de tournage intensif, puis de filer à Venise, Londres et Paris. Avec Ma Part du gâteau, sa nouvelle comédie sociale, l'un des cinéastes français les plus en vue (Le Péril jeune, L'Auberge espagnole, Les Poupées russes, Peut-Être, Paris...) décode les conséquences de la mondialisation sur le quotidien de quidams pris dans cette spirale déshumanisante.

Le scénario de ce film qui ne sortira sur grand écran que début 2011, Cédric Klapisch le résume ainsi : « Une ouvrière de Dunkerque, qui vient d'être licenciée, décide de trouver du travail à Paris. Parallèlement, on suit un trader à Londres, qui mène la grande vie et gagne beaucoup d'argent.
Il fait des transactions financières et revient de temps à autre sur Paris. Elle suit un stage pour devenir femme de ménage et se retrouve à travailler chez ce trader. Il s'agit de voir comment ces deux personnes différentes vont réussir à vivre ensemble sous le même toit. Cette comédie utilise les contrastes sociaux. » Ce scénario présente une résonance particulière à mesure que l'actualité sociale rattrape le sujet du film. « C'est très troublant, l'histoire n'était pas vraie quand j'ai écrit ça voilà quatre-cinq ans. C'est effrayant car aujourd'hui, c'est devenu une banalité. Avec Total par exemple, la réalité dépasse la fiction. Je suis allé voir les salariés sur le piquet de grève. On voit bien qu'aujourd'hui, on gère les problèmes macro-économiques mais plus les drames humains. » Dans le rôle de France, l'ouvrière dunkerquoise, Karin Viard. « Une amie, et j'en compte peu parmi les acteurs, avec qui je voulais vraiment travailler, précise le cinéaste. Ce film veut faire rire avec des choses qui ne sont pas drôles, je veux voir jusqu'où on peut le faire. Karin est une lame aiguisée, à double tranchant : comique et dramatique. » Pour lui donner la réplique dans le rôle du trader, Gilles Lellouche, l'une des stars montantes du cinéma français. Et non pas LA star pour laquelle Klapisch avait initialement rédigé le scénario, Vincent Cassel. « C'est vrai que je pensais à lui mais il enchaînait les films aux États-Unis, c'était compliqué. Gilles va assumer parfaitement ce rôle de macho avec la bonne distance qu'il faut pour en rire. »

Comédiens et amateurs

Ma part du gâteau va également voir Cédric Klapisch renouer avec une méthode de travail utilisée sur Chacun cherche son chat : mêler acteurs et amateurs. « C'est un film très pragmatique et ancré dans la réalité. Il me semblait important d'avoir des gens de "la vraie vie", vu le sujet du film. » Le cinéaste et son équipe ont préalablement repéré, depuis septembre, quelques « gueules d'acteurs » locales. Quelques décors aussi.
Car pour son premier tournage en province, le Parisien, qui aime particulièrement les villes qui ont un rapport fort à la mer (Barcelone, Marseille...), est tombé sous le charme de Dunkerque et de sa lumière. Qu'il espère saisir sur la pellicule, dès le printemps revenu. •

LA VOIX DU NORD - Septembre 2009 - AUTEUR : Olivier Tartart

Cédric Klapisch : réalisateur recherche acteurs

ON EN PARLE 

Les Dunkerquois sont peut-être nombreux à avoir fait la confusion : « T'as vu ? On recherche des figurants pour tourner dans le dernier film de Klapisch ! ». Figurants, vous avez dit figurants ? Pas du tout ! Bien plus qu'une simple apparition dans Ma Part du gâteau , le prochain film du réalisateur qui sera tourné début 2010 à Dunkerque, ce sont bien des seconds rôles (amis, famille, voisins et collègues de travail des acteurs principaux) qui sont proposés aux comédiens néophytes de 7 à 77 ans !

En clair, rejoindre la grande famille du cinéma n'a rien d'un rêve inaccessible. Pour cela, il suffit de s'inscrire au casting (1) : quatre autres séances sont programmées en novembre dans le Dunkerquois à des jours, horaires et lieux qui seront fixés très prochainement (la production contactera les candidats pour convenir d'un rendez-vous).
Mais au fait, ça se passe comment, un casting ? Sylvie Peyre, assistante de réalisation, accueille les candidats individuellement (environ 20 minutes de passage pour chacun), soit 150 déjà inscrits à ce jour, pour une trentaine de rôles à distribuer. « Armée » d'un caméscope, elle filme les prétendants en train de déclamer un texte écrit par Cédric Klapisch lui-même. « Je filme, je montre à Cédric et la sélection se fera fin novembre », indique Sylvie Peyre.
Facile de se laisser filmer sachant que le réalisateur décortiquera ensuite la moindre de vos mimiques ? Mathilde et Kassim, deux Dunkerquois de 24 ans, ont essayé. Jeudi, ils ont été convoqués à une séance de casting organisée à l'Atrium, à Grande-Synthe. Résultat ? « Je suis venue par curiosité, témoigne Mathilde. Je fais déjà du théâtre au sein de la compagnie DuCaBo, mais lire un texte tout en étant filmée, c'est vraiment très particulier ! Ai-je réussi l'examen de passage ? Je n'en sais rien. Au moins, j'aurai essayé. » « Je ne sais pas si je décrocherai un rôle, mais quoi qu'il arrive, ça aura été une nouvelle expérience pour moi », enchaîne Kassim, danseur au sein de l'association Juste 1 Kiff. Et d'insister : « De toute façon, je n'ai rien à perdre, juste à y gagner ! » OL. D.

LA VOIX DU NORD - Février 2010 - AUTEUR : Olivier Tartart

À partir du 26 mars et durant trois semaines, Cédric Klapsich pose ses caméras à Dunkerque. Le temps de tourner « Ma Part du gâteau », une comédie sociale qui met en lumière les drames humains que provoque la mondialisation aujourd'hui. Un scénario qui interpelle alors que le Dunkerquois est à son tour touché de plein fouet par la délocalisation industrielle.

Pourquoi posez-vous vos caméras à Dunkerque ?

« J'ai hésité entre différents sites industriels français. Ici, Marseille, la Bretagne. J'ai rapidement choisi Dunkerque parce que la mentalité est plus collective ici qu'à Marseille. Il y a quelque chose de visuel dans cette ville, on sent l'activité humaine, le côté industriel est visible. Quand on va chez Total, chez Arcelor, sur les docks... On voit l'industrie, ce que l'humain fabrique. »

« Ma Part du gâteau » est une critique des effets de la mondialisation ?

« J'ai l'impression qu'on arrive dans une espèce de "troisième moment". Après l'exode rural qui a vu les paysans rejoindre les villes pour y devenir des ouvriers, on voit la France, l'Europe, devenir une région où les services prennent la place. Je voulais cerner l'opposition entre ceux qui sont installés dans la virtualité et ceux qui sont dans le cambouis. On est sur des échelles de problèmes qui dépassent l'humain. Ieoh Ming Pei, l'architecte de la pyramide du Louvre, disait une chose que je trouve très juste : "Il n'y a qu'une seule échelle, c'est l'échelle humaine". La notion de profit, dans la finance, le commerce, l'industrie lourde, à partir du moment où on est dans une échelle trop importante, est contre l'être humain. »

Votre scénario a une résonance particulière aujourd'hui, avec Total qui risque de fermer ses portes.

« C'est très troublant, l'histoire n'était pas vraie quand je l'ai écrite voilà 4-5 ans. C'est effrayant car cela veut dire qu'aujourd'hui, c'est devenu une banalité. Le monde entier se restructure, la mondialisation et Internet changent la donne. Et la crise financière a appuyé cela. J'ai inventé, pour le film CG Métaux, une entreprise qui ferme ses portes. Avec Total, la réalité a dépassé la fiction. Je suis allé voir les salariés sur le piquet de grève. On voit bien que ce sont des gens qui sont victimes de quelque chose de tellement énorme, il y a là quelque chose du domaine du tragique. »

Quels endroits vous ont frappé ici ?

« Je suis très attaché aux décors, attiré par le mélange industriel-naturel. La digue du Braek est magique : d'un côté, la mer, de l'autre, un site industriel comme on en voit peu. Et il y a ici une lumière... C'est une ville de contrastes : une base monochrome grise et des tâches de couleurs fortes qui sortent d'un coup. Un peu comme les fameuses « Trois Joyeuses » qui mettent un coup de couleur dans l'année, non ? » •